La ou vos 2 globe-trotteurs preferes prennent de l'altitude avant de replonger vers la magie de Pondichery.
Munnar, perchee a 1600m d'altitude, station climatique pour les indiens, est pour nous l'occasion de decouvrir les plantations de the. Si le theier, Camelia sinensis, est originaire d'Asie, sa culture n'est absolument pas traditionnelle, mais fut imposee par les colons anglais au 19 siecle, souhaitant contrebalancer le monopole chinois. C'est quasiment chose faite aujourd'hui puisque la Chine et l'Inde se partagent le siege de leader mondial, 60% de la production a eux deux. Nous ne sommes pas ici dans les grands crus, tel que Darjeeling, mais plutot dans l'univers industriel du the "Tata". Et oui, revers de l'histoire plutot caustique, l'anglais Tetley, ancien proprietaire, a ete rachete en l'an 2000 par le geant indien... Ici, les plantations se donnent en spectacle, des collines et des collines tapissees d'arbres a the tailles methodiquement. L'harmonie est maitre-mot, et notre regard glisse sur ses courbes quasi-parfaites..
Sur la route qui nous mene au parc national de Peryar, les plantations d'epices se succedent. Le professeur Erwan et sa jeune botaniste en herbe sont aux anges. Apres Munnar et sa passionnante etude du the, que pouvait-on rever de mieux que le roi et la reine du Malabar? Le roi, c'est le poivre... Vert, blanc, noir ou rouge, meme plante. Ce qui les differencie c'est leur degre de maturite et de sechage. La reine, c'est la cardamone... La 3eme epice la plus chere apres le safran et la vanille. La plante est majestueuse, mais comment decrire les odeurs qui s'echappent des entrepots ou les femmes en trient les fruits?... On n'en oublierait presque l'application que mettent certaines personnes a toujours vouloir nous berner. On restera frustre du peu de relations que l'on a pu etablir avec la population.
Quant a la ballade dans la reserve naturelle de Peryar, elle n'a pas le charme de celle du Nepal, mais reste neanmoins sympathique. D'habitude, on prefere marcher mais decourages par l'idee d'etre encadres par deux vigiles et leurs fusils a elephants, nous nous rabattons sur le bateau. Aujourd'hui, Ganesh, le dieu hindou des voyageurs. est avec nous. En plus d'une faune ornithologique riche, d'un bison indien, et de quelques familles de sangliers, on a la chance d'apercevoir un troupeau d'elephants sauvages.
Et hop, un dernier bus longue distance et nous voila a Pondichery, perle de la cote de Coromandel. A l'instar de Pierre Loti, et pour notre derniere etape en Inde, on ne saurait resister au charme si particulier de cette ville... sans doute, parce qu'apres trois mois de vie tropicale, on apprecie davantage son influence francaise. Au decours de ballades, on s'amuse du cadastre coupe au cordeau, de ses rues dont les noms ne nous sont pas inconnus, meme si nombre d'entre elles ont ete rebaptisees: Rue Dupleix, rue Romain Rolland, rue St-Louis, et meme un compatriote, un denomme Surcouf!...
c'est sans parler de la boulangerie "baker street" qui nous regale chaque matin de ses croissants aux amandes, succulents! Et quand on ne se ballade pas, on devore avec delice les pages des livres des editions Kailash, une petite maison d'edition, basee entre Paris et Pondichery. Pierre Loti, Maurice Magre, Frederic Marignacce,... Un vrai regal litteraire!
La conclusion est proche. En effet, apres 2 paires de claquettes usees jusqu'a la plante des pieds, plus de 7000 km au compteur, et pres de 15 kg perdus a nous deux (on se gardera bien de vous preciser qui en avait le plus a perdre), c'est des images plein la tete que nous nous appretons a quitter le sous-continent indien en direction de l'Asie du sud-est, pour de nouvelles aventures.