Parenthese laotienne
Apres une premiere rencontre a Phnom Penh avec le mythique Mekong, fleuve romantique, colonne vertebrale de l'Asie du sud est, nous ne cessons de le suivre et nous voila a paresser sur ses rives dans le cadre idyllique de l'archipel de Si Phan Don alias les quatre milles iles, si joliment decrites par de nombreux voyageurs rencontres au cours de ce periple. Leur reputation n'est pas vaine, l'univers est enchanteur. Parfois ici le temps s'arrete et le fleuve semble se transformer en ocean, il faut dire qu'a cet endroit sa largeur maximale avoisinne les 14 km. Du fond de nos hamacs, nous le regardons couler lentement vers la lointaine mer de Chine. Le calme et la volupte du lieu se prete fort bien a la farniente et nous ne nous faisons pas prier.
Nous trouvons tout de meme le temps d'une escapade matinale a velo sur l'ile de Don Khon qui jouxte celle de Don Det ou nous logeons. Nous suivons l'ex ligne de chemin de fer construite par les francais pour acheminer plus en amont les marchandises, le fleuve etant barre a cet endroit par des chutes d'eau. En fait, de cette ligne, il ne reste que le balaste et une vieille locomotive rouillee. Elle nous mene neanmoins a travers la foret jusqu'a un point de vue magnifique, d'ou il est theoriquement possible d'apercevoir des dauphins de l'Irrawady, cousins de ceux du large, mais dont nous ne verrons pas la moindre nageoire, surement pas un bon jour...
Puis apres un arret a Pakse, pour prendre un bus de nuit, qui une fois n'est pas coutume etait fort confortable, notre remontee du Laos au fil du Mekong se poursuit vers la capitale Vientiane. Le fleuve sert ici de frontiere naturelle avec la moderne Thailande, ancien royaume de Siam, et dont l'influence sur la ville se fait logiquement sentir. Apres un passage oblige par le Pha That Luang, symbole de la ville et une derniere ballade sur les bords du Mekong, nous prendrons demain la direction de Phonsavan et sa celebre plaine des jarres.